C'est une loi qui a été votée en décembre 2023, mais dont le décret vient d'être publié.
À partir du 1er juillet 2024, tous les professionnels de santé relevant du livre III1 et les sages-femmes devront justifier d'un exercice d'au moins deux ans dans un milieu de soins avant de pouvoir prétendre à l'intérim.
Concrètement, cela veut dire que les jeunes diplômés devront justifier d'une expérience de deux ans. Le contrôle de cette obligation revient aux entreprises d'intérim. L'esprit de la loi est d'assurer une expérience professionnelle aux jeunes diplômés et aussi de limiter la fuite des paramédicaux vers le travail temporaire.
Si la première motivation est louable, on peut toujours questionner la position contraignante obligeant les jeunes diplômés à postuler dans les services de santé. On fait ici l'économie de la question de l'attractivité des hôpitaux. Pourquoi remettre en cause les conditions de travail et les salaires si on peut contraindre une partie des soignants à occuper des postes dans les services ?
La CGT revendique un point d'indice à 6€ (actuellement 4,92€), une refonte du temps de travail et un vrai moratoire sur le financement de l'hôpital public afin qu'il se focalise sur ses missions de soins à la population plutôt que sur l'austérité imposée par les ARS !
Sources : Décret du Journal officiel, Liste des pièces justificatives pour prouver l'exercice, Le texte de loi de décembre 2023.